J’aime renforcer le pouvoir d’agir des communautés
- Marie-Pierre Clavette

- 29 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 août

Dans la plupart de mes mandats, je travaille à donner du pouvoir. Donner du pouvoir, ce n’est pas prendre la place des autres ni décider à leur place. C’est créer les conditions pour que chacun·e puisse trouver sa voix, se sentir compétent·e, et avoir la confiance nécessaire pour contribuer à des changements qui comptent. J’aime outiller les partenaires, renforcer les compétences à l’agir ensemble, permettre aux gens de rêver grand et de se diriger vers là où ils veulent s’en aller.
Comme le rappelle Bill Ninacs, l’empowerment se vit à deux niveaux : individuel et collectif. L’empowerment individuel, c’est soutenir une personne dans le développement de son estime, de ses capacités et de son autonomie. L’empowerment collectif, c’est outiller un groupe pour qu’il soit en mesure d’agir, de se mobiliser et de transformer les réalités sociales qui l’entourent. Dans mon rôle d’accompagnatrice, je conçois des démarches qui gardent ces deux dimensions en tête : je crée des espaces où les individus peuvent grandir et où les collectifs peuvent se doter d’une vision, d’une cohésion et d’une puissance d’action.
Cet engagement passe aussi par la formation. J’aime offrir à des intervenant·es d'organismes communautaires des outils concrets qui leur permettent d’incarner le changement qu’ils souhaitent voir. Beaucoup d’organismes aspirent à transformer la société, à amener leurs membres à se prendre en charge, à devenir acteurs et actrices de leur avenir. Mais le chemin est loin d’être simple.
Les polycrises que nous traversons – sociales, environnementales, etc. – pèsent lourdement sur les épaules des professionnel·les. de l'action collective. Pour plusieurs, l’urgence quotidienne est telle qu’il devient difficile de se projeter. Quand on est en mode survie, quand on peine à répondre aux besoins de base, l’idée de s’émanciper et de s’actualiser comme être humain semble hors de portée. Les organismes communautaires eux-mêmes, souvent sous-financés et surchargés, peinent parfois à se maintenir à flot.
C’est dans ce contexte que renforcer le pouvoir d’agir prend tout son sens. Il ne s’agit pas d’imposer un idéal inatteignable, mais d’agir à plusieurs niveaux : soutenir les individus dans leurs petits pas, accompagner les collectifs dans leurs premières victoires, et bâtir progressivement les bases d’une plus grande autonomie.
L’empowerment, c’est un processus patient, une manière de faire grandir la confiance en soi et en nous.
J’aime voir des communautés retrouver le goût de se rassembler, de prendre leur place, de croire qu’elles peuvent changer les choses. J’aime les voir passer du mode survie au mode création. Parce que chaque fois qu’un groupe reprend son pouvoir, c’est une étincelle de transformation sociale qui s’allume.





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